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Qatar : élections municipales 2015,

un scrutin sans enjeu

Plus de candidats qu’en 2011 mais moins d’inscrits et une participation qui sera sans doute relativement moyenne. C’est ainsi que l’on peut présenter ces 5e élections des conseillers municipaux au Qatar.


Elles se déroulent après un redécoupage électoral ayant pour but de faire correspondre les circonscriptions aux réalités actuelles du pays.


Si ce scrutin ne suscite pas les passions, il s'agit néanmoins des seules élections du pays, ce qui en fait un évènement politique majeur.

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Crédits

Ce webdocumentaire et son contenu ont été intégralement produis par Marc Roussot.


Merci à Maryam Elchazly sans qui je n'aurais pas pu réaliser le reportage audio.

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Créé au début des années 50, le Conseil Municipal Central (CMC) était constitué de représentants locaux nommés. Il faudra attendre 1999 pour que les premières élections aient lieu.


Le CMC se réunit publiquement toutes les deux semaines à Doha à la seule condition qu’un quorum des 2/3 soit formé. Les Conseillers sont élus pour un mandat de 4 ans renouvelable. Leur rôle est d’influencer et de conseiller, bref de donner le pouls de la société qatarienne.


Le Majlis al-Baladi, nom officiel de cette institution qui comprend 29 sièges n’a en effet aucun pouvoir législatif ou exécutif. Il est certes indépendant mais n’est là que pour faire des recommandations aux différents Ministères. Ses prérogatives sont donc les suivantes, peut-on lire sur le site internet du gouvernement :


1) Surveiller l’application des lois, décrets et règlements relatifs à la planification urbaine et industrielle, aux infrastructures et à d’autres services publics.


2) Superviser la gestion économique, financière et administrative des affaires municipales et agricoles.

À quoi sert le Conseil Municipal Central ?

Les partis politiques sont interdits au Qatar. Par conséquent, il est très compliqué de financer une campagne électorale. Les candidats doivent puiser dans les finances de leur tribu ou de leur famille. Ce système exclut donc les moins riches des Qatariens qui n'ont pas les moyens d'investir du temps et de l'argent dans une campagne.


Amal Issa al-Mouhanadi est l'une des 5 femmes candidates. C'est la seconde fois qu'elle se présente aux élections municipales après une première tentative en 2011. Elle avait fini deuxième. Elle fait campagne depuis un mois maintenant dans la 17e circonscription. Elle est soutenue financièrement et moralement par sa famille et son mari.

Une petite équipe de supporters la soutient et l'aide à faire du porte à porte pour distribuer des prospectus. Ils l'ont aussi aidée à produire un spot de campagne.

Faire campagne au Qatar

Au total, 21 736 Qatariens se sont inscrits sur les listes cette année. Un chiffre qui n’a jamais été aussi bas depuis le premier scrutin en 1999. C’est aussi bien moins que les 32 662 inscrits de 2011.


Coté candidats, ils sont au nombre de 118 dont 5 femmes, à briguer 29 sièges. C’est un peu plus qu’il y a 4 ans.

À noter cette particularité : 3 d’entre eux ont déjà gagné étant les seuls à s’être présentés dans leur circonscription. Quant à la participation, elle devrait être relativement moyenne au vu des votes précédents. Elle s’élevait à 43,3 % lors du dernier scrutin, à 52,3 % 4 ans auparavant et à 37,7 % en 2003.


En fait, ce que nous disent les chiffres, c’est que les Qatariens ne se sont vraiment passionnés pour les élections municipales qu’en 1999, lors du premier vote. 227 candidats s’étaient alors présentés et les listes comprenaient près de 22 000 Qatariens mais surtout 79,7 % d’entre eux étaient allés faire leur devoir civique. Un chiffre qui n’a plus jamais été atteint.

Contexte, faits et chiffres

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   AP Photo/Osama Faisal


   Al Araby/Anwar al-Khateeb